Election du Conseil National : Plaidoyer pour une politique étrangère ouverte

Diplomacy & international actors

foraus – Forum de politique étrangère offre à ses membres un espace de réflexion sur la politique étrangère suisse dans leur campagne respective. Tous les candidats membres du foraus sont invités à proposer un texte engagé sur leur vision de la politique étrangère. Nous vous convions à réagir aux propositions des candidats. L’avis exprimé ici est de la seule responsabilité de l’auteur du texte.

De Jonas Rey – La politique étrangère est absente de la campagne électorale pour le Conseil National. Ne pas thématiser les actions de la Suisse à l’étranger, c’est refuser de reconnaître l’influence qu’a le reste du monde sur la Suisse. Il est temps que cela change et que nos parlementaires fassent preuve d’une vraie vision stratégique en politique étrangère.

La politique étrangère n’est pas un thème très présent lors de cette campagne à l’élection du Conseil National et du Conseil aux Etats. En tant que candidat au Conseil National dans le canton du Valais sur la liste 29 des Jeunesses Socialistes du Valais Romand, j’ai décidé de faire de la politique étrangère un de mes thèmes de campagne.

Il est important que les parlementaires développent une vision de politique étrangère et qu’ils l’utilisent également dans leur campagne. Ne pas en parler avec les citoyens, c’est ignorer les répercutions qu’ont les événements internationaux sur notre pays.

En tant que candidat, je m’engage à ;

–         défendre la démocratie d’une manière sérieuse. Soutenir les révolutions arabes et leurs légitimités car cela permet à la Suisse de laver « l’affront » de Kadhafi, c’est bien. Mais accepter les responsabilités qui vont avec, c’est mieux. La Suisse doit non seulement s’engager à soutenir ces régimes sur place. Elle ne doit également pas avoir peur d’accepter des réfugiés fuyant ces régions en guerre en leur offrant l’asile sur le sol Suisse, le temps que la situation se stabilise. Et en Libye, Syrie ou Yémen. La neutralité, cela signifie également soutenir les populations en cas de besoin et leur offrir un asile temporaire.

–         développer une diplomatie de proximité avec les pays émergents. La multiplication des représentations honoraires s’inscrit dans cette démarche, mais la Suisse doit envisager de passer à la vitesse supérieure en développant un réseau de consulats et d’hub économiques et scientifiques permettant la multiplication des contacts et des projets communs avec des pays tels que le Brésil, l’Inde, l’Indonésie ou encore l’Afrique du Sud.

–         redonner un deuxième souffle aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Même si l’on sait que les objectifs ne seront pas atteints, il faut tout de même donner un dernier coup de rein, notamment en augmenter la part du PIB assignée à l’aide au développement selon les objectifs de l’ONU à 0.8%. Lorsque l’on voit que le budget de l’armée peut être augmenté de 1 milliard pour des raisons futiles, on se dit que si la volonté politique est présente, il est possible de trouver plus d’argent pour les causes internationales.

–         faire participer notre armée de manière plus active à des missions de maintiens de la paix de l’ONU. La Suisse a, selon le conseiller fédéral en charge du DDPS, la meilleure armée du monde. Il est donc normal que la Suisse l’utilise pour la promotion de la paix à l’étranger et que l’on montre à nos différents partenaires que la Suisse n’a pas peur de s’impliquer sur le terrain.

Bref, plutôt que d’espérer retourner à une Suisse idyllique qui n’a jamais existé, où les contacts avec les autres pays sont réduits au minimum, les Suisses doivent réaliser que le monde a changé et qu’il est nécessaire d’être pro-actif au niveau international pour maîtriser ces changements et défendre les intérêts de notre pays.

Un monde plus sûr, avec moins de pays pauvres et moins de conflits, cela signifie également une Suisse plus sûre, qui peut développer son réseau économique avec plus de pays et qui peut utiliser les nouvelles ressources ainsi générées pour les mettre aux services des citoyens.

Jonas Rey est membre fondateur et membre du groupe de travail « Paix et Sécurité ». Il est candidat au Conseil National dans le canton du Valais sur la Liste 29 des Jeunesses Socialistes du Valais Romand. Il travaille actuellement pour une banque helvétique et finit en parallèle son master en Société et Gouvernance Mondiale à l’Université de Lucerne.

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